Le Festival Les Praticables au Mali : Un Retour Ambitieux Après Deux Ans d’Attente
Une Célébration Artistique et Engagée qui Redéfinit le Paysage Culturel Malien
Du 8 au 17 décembre, le vieux quartier de Bamako Coura a été le théâtre d’une célébration exceptionnelle. Pendant 10 jours, la ville a vibré au rythme du théâtre, de la danse et des installations d’artistes visuels, marquant ainsi la 5e édition des Praticables.
Après une pause de deux ans, le promoteur du festival a partagé sa vision avec TV5Monde lors d’une entrevue, mettant en lumière la résilience face aux défis tels que les coups d’État et le contexte terroriste. Pour lui, les Praticables ne se limitent pas à un simple festival, mais représentent une véritable ambition. L’objectif est clair : restaurer au théâtre sa place sociale et politique au Mali, un pays où l’art et la culture revêtent une importance particulière.
Art, Création et Engagement Populaire
Les Praticables aspirent à être le catalyseur d’un changement significatif, un laboratoire de recherche artistique. En impliquant la jeunesse, le festival visait à initier un mouvement artistique porteur de valeurs. Théâtre, danse, installations artistiques, tout était pensé pour relancer la création artistique au Mali, en collaborant étroitement avec les populations.
Le choix des 30 artistes internationaux et 20 artistes maliens n’étaient pas le fruit du hasard. En tant que metteur en scène et ancien acteur, le promoteur connaît ses artistes. L’invitation a été lancée sur une page blanche dans le quartier de Bamako Coura. Les artistes se sont immergés, ont rencontré les habitants, partagé leur quotidien, et c’est après cette période d’immersion qu’ils ont émise des idées de projets.
Lamine Diarra insiste sur la fusion entre traditions et créations contemporaines. Une approche unique qui s’est concrétisée notamment par l’invitation de 50 bouchers de Mopti, associés à ceux de Bamako Coura, pour une parade exceptionnelle, ajoutant ainsi une touche traditionnelle et locale à l’événement.
Les représentations théâtrales du festival n’étaient pas des performances éloignées de la réalité locale. Elles émanaient des rencontres avec les habitants, des problématiques du quartier. Les artistes ont travaillé en symbiose avec la communauté pour créer des œuvres ancrées dans le quotidien, tout en questionnant des enjeux mondiaux.
Une Fête Artistique et Collective de l’Art et de la Créativité
L’événement a été une célébration collective avec un débat d’idées, l’exposition des œuvres des femmes de Mopti et des jeunes filles de Bamako, ainsi que des représentations théâtrales telles que « Génération B », « SHEDA », « Yasuké Walks », « On se raconte » et la performance d’Ochaï Ogaba, sortant de l’ordinaire. Les artistes ont exploré les réalités et les aspirations du Mali contemporain. La démarche artistique se voulait être un moteur de changement et la construction d’une nouvelle vision pour le Mali.
Les Praticables se sont terminés en beauté avec un concert de clôture qui restera longtemps dans la mémoire de Bamako Coura, avec l’artiste Toumani Diabaté, family and friends.
Les Praticables c’était une déclaration théâtrale, un appel à l’engagement populaire, et une célébration de la richesse culturelle, l’espoir d’un changement positif et d’une renaissance artistique au cœur du Mali.
