La société des Korèdugaw
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Institution très présente au sud du Mali (chez les Bamana, les Minianka et les Sénoufo), les Korèdugaw, nous confie l’homme de culture Salia Malé, constituaient la classe la plus attirante du Korè qui en compte huit à savoir les Karaw ( la classe des sages, ceux qui sont au sommet du Korè), les Suruku ( les hyènes), les Tatukuu ( les maitre du feu), les Ngonisamanw ( maître de la douleur sanglante causée sur soi par les épines), les Bisantilaw ( maitre de l’auto flagellation), les Jaraw ( les lions), les Sulaw ( les singes) et les Korèdugaw ( les vautours du Koré ).
Les Korèdugaw sont une institution indépendante des autres, au service des communautés auxquelles ils apportent la joie et les valeurs relatives au vivre ensemble.
On les reconnaît facilement par leurs accoutrements (camisole parfois chez les hommes, tenue d’homme chez les femmes, avec des accessoires de toutes sortes, plumes, grand colliers, peluche, éventails, filets, morceaux d’étoffes déchirés, masques, mèches, gants…), leurs propos et leurs gestes obscènes pendant les manifestations. Cette apparence des korèdugaw et leur présence qui occasionne facilement des rires, font d’eux, aux yeux de beaucoup, des bouffons de la société. On les appelle d’ailleurs les bouffons sacrés. Ils tiennent cependant un rôle important ; celui de régénérescence mentale et spirituelle de la société.
Cette société est encore très forte dans plusieurs localités comme la commune de Jaramana dans le cercle de Bla en pays Minianka, on les retrouve aussi abondamment dans la ville de Ségou et plusieurs de ses villages voisins. Une autre localité très importante, sacré fief des Korèdugaw est la commune rurale de Diouma où se tient d’ailleurs un festival des Korèdugaw, dans le village de Toukoro.